Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Littérature et arts
Archives
27 janvier 2019

My Beautiful Boy, F. Van Groeningen

affiche film mbb

    Sorti le 12 octobre 2018 aux États-Unis, le film en couleur Beautiful Boy, réalisé par Felix Van Groeningen, est un drame autobiographique adapté des mémoires Beautiful Boy : A Father's Journey Through his son's Addiction de David Sheff, et de celles de son fils Nic Sheff auteur de Tweak : Growing Up on Methamphetamines. Nicolas Sheff – interprété par Timothée Chalamet, (re)découvert dans Call me by your name –, jeune homme intelligent et brillant, est accro à la méthamphétamine. Lorsqu'il le découvre, son père David Sheff – interprété par Steve Carell –, aidé de son entourage, est prêt à tout pour sauver son fils de cette addiction.

    Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire vraie, ce film tient en haleine, avec cette question : Nic va-t-il réussir à sortir de son addiction ? My Beautiful Boy conserve le même schéma narratif jusqu'au dénouement : Nic assure vouloir guérir de son addiction, puis rechute, puis veut de nouveau guérir, et rechute, et ainsi de suite jusqu'au dénouement. Cette spirale s'intensifie au fur et à mesure que Nic s'enfonce dans son addiction, dans le sens où les conséquences sont de plus en plus dramatiques pour lui et que les espoirs de le voir guérir s'amenuisent. Le film commence avec la consultation d'un spécialiste par David Sheff afin d'en apprendre davantage sur la drogue qui nuit à Nic, et de savoir comment le sauver. Steve Carell, habitué de la comédie, sort de son domaine de prédilection pour endosser dans un film sombre le rôle d'un père aimant, bouleversé et démuni face à l'addiction de son fils, mais qui ne veut pas perdre espoir. Pour comprendre son fils, il rencontre une jeune fille droguée et la questionne, ou encore consomme de la drogue pour savoir ce que cela procure. En dépit du soutien infaillible des autres membres de la famille, David est complètement désarmé face à la puissance de l'addiction et abandonne ses efforts, laissant par là son fils se débrouiller tout seul. Nic ne parvient pas à guérir malgré toute l'application qu'il y met ; l'addiction est trop intense. Il s'éloigne peu à peu du noyau familial, et sa famille doute de voir ses espoirs se réaliser. Le retour à l'université et les séjours en centre de désintoxication et dans les hôpitaux ne peuvent pas faire mieux que le soutien de sa famille, qui reste soudée en toutes circonstances. Le demi-frère et la demie-sœur savent que Nic, qui se comporte comme un frère aimant et protecteur, va mal, ils s'en sont très bien aperçus et les parents ne leur cachent pas. David et la mère de Nic, bien que divorcés et éloignés géographiquement, unissent leurs forces pour aider le jeune homme ; auxquelles s'ajoutent celles de Karen, la belle-mère de Nic – avec une jolie séquence où elle part en voiture à la poursuite de Nic. Les raisons qui ont poussé Nic à consommer de la drogue restent assez floues : sa famille l'aime, la situation financière est stable, la maison est belle comme quoi, la drogue peut toucher toutes les sphères sociales et pas uniquement les plus démunis– ; peut-être Nic a-t-il mal vécu la séparation de ses parents, peut-être cherche-t-il à surpasser son père si parfait. En fin de compte, peu importe pourquoi Nic a commencé ; l'important ici est de voir le combat acharné d'une famille pour sauver un de ses membres. My Beautiful Boy ne respecte pas la linéarité du temps. La construction alternant flash-back et temps présent permet de montrer l'évolution de la relation entre le père et le fils. Sans jamais tomber dans le pathos, la charge émotive du film est énorme, grâce notamment au jeu des acteurs mais aussi à l'implication du spectateur. En plus d'être un film magnifique émotionnellement, il l'est visuellement – avec de très beaux plans sur des paysages maritimes – grâce au travail du directeur de la photographie Rubens Impens. L'union du père et du fils existe également à travers la musique, surtout à travers le rock et le punk. Effectivement, la musique a une place très importante dans le film. La BO du film est entièrement composée de morceaux existants (de Territorial Pissings de Nirvana, à Symphony No.3, Op.36: II, Lento e largo – Tranquillissimo de Henryk Górecki, en passant par Sound & Vision de David Bowie et Treasure de Sampha).

    My Beautiful Boy, film magnifique, bouleversant et rempli d'espoir, sortira en France le 6 février 2019. L'occasion d'avoir, pour une fois, le point de vue de la famille sur l'addiction d'un de ses membres pendant qu'il est accro. L'occasion de retrouver un réalisateur et deux acteurs talentueux, toujours dans la justesse. A voir, donc.

beautiful-boy-photo-steve-carell-timothee-chalamet-1025757-small

 

« J'ai réalisé qu'en fait, je suis en deuil depuis des années...puisque déjà quand elle était vivante, elle était absente. Quand on pleure les vivants, c'est comme si on ne vivait pas vraiment. Alors je me dis que d'une certaine manière, c'est mieux comme ça. Elle était merveilleuse. C'était une magnifique jeune femme. J'ai toujours senti que j'avais besoin de rester forte parce qu'un jour dans le futur un événement allait se produire et que je devais être prête à le vivre. Mais je ne vivrai jamais rien de pire que la perte de ma fille. J'espère qu'elle ne souffre plus là où elle est. Adieu Frances. »

 

2018. My Beautiful Boy, réalisé par Félix Van Groeningen, scénario de Luke Davis et Félix Van Groeningen, avec :

  • Amy Ryan
  • Andre Royo
  • David Mendenhall
  • Jack Dylan Grazer
  • Kaitlyn Dever
  • Kue Lawrence
  • Lisa Gay Hamilton
  • Maura Tierney
  • Stefanie Scott
  • Steve Carell
  • Timothée Chalamet
  • Timothy Hutton
  • Zachary Rifkin

Extrait : My Beautiful Boy

Publicité
Commentaires
Publicité